Crowdfunding et hommes politiques ne font pas bon ménage

Ecrit par Michel NEDMIC dans Billets d'humeur, le 06 avril 2013.

Financement parti politiqueUn homme politique souhaite financer une soirée avec la contribution des internautes.

Député et maire dans le Sud de la France, cet élu veut devenir le premier homme politique à faire appel sur Internet aux citoyens pour financer un évènement.

Dans le cadre du lancement de sa campagne électorale pour les prochaines élections municipales de 2014, il souhaite mettre en débat son projet lors d’une soirée prévue pour le 8 avril 2013.

Pour financer cet évènement estimé à 5 665 € (location de la salle et les frais annexes), il a choisi de faire appel au financement participatif via le site participatif Ulule.

35 soutiens ont répondu à son appel dont bien sûr quelques amis, ce qui est tout à fait normal : c’est ce qu’on appelle le premier cercle du financement participatif (la famille, les amis…), ceux qui ouvrent le bal des soutiens, et qui doivent vous aider à faire décoller votre projet.

Les hommes politiques ne s’étaient pas encore appropriés le phénomène du crowdfunding. Cela semble chose faite mais voilà, la République veille.

La commission nationale des comptes de campagne (qui a dans ses prérogatives le contrôle des campagnes municipales) s’est déjà penchée sur ce cas inédit de financement politique. En effet, l’existence d’un intermédiaire (en l’occurrence la plateforme Ulule qui récupère un pourcentage sur l’argent versé) semble contraire à la loi électorale qui dispose que le mandataire financier du candidat doit directement récupérer l’argent et ce, dans un objectif de traçabilité des dons.

Et voilà comment ce premier projet de financement participatif politique devient sûrement le dernier. D’ailleurs, il ne reste que 3 jours pour la collecte et la jauge n’affiche une progression que de seulement 29%.

Pourquoi faire appel au financement participatif, surtout dans le contexte actuel, quand une réglementation fixe les conditions de versement des dons pour le financement des campagnes électorales qui, en outre, ouvre droit au donateur à une réduction de l’impôt sur le revenu ?

SOURCE : http://fr.ulule.com/pour-marseille-2014/

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